A propos d' ERBEVILLER

-Bonjour,
Certaines personnes , comme moi, se posent probablement des questions sur les origines de notre village. Et je dois dire qu'il n'est pas facile de trouver des réponses. D'abord parce qu'il n'existe pas d'archives d'avant 1914 à la mairie, ensuite parce que la "mémoire du village" pour cette période a disparu.
Il existe toutefois un document rédigé en 1888 (demandé par le gouvernement en 1885 à toutes les communes de France) qui peut nous renseigner sur un certain nombre de sujets .
C'est la synthèse de ce document que je vous propose aujourd'hui (au moins en partie).
Extrait du plan cadastral d'avant 1888
Sur ce plan figure notamment:
-les constructions de l'époque avec l'église à son emplacement actuel
-les routes qu'on connaît aujourd'hui
-un certain nombre de lieux-dits (dont "les Froidures")
-l'Amezule (en trait fort)
-la dénomination d'une "section D" du plan cadastral

On peut noter que l'architecture du village n'a pas réellement changé même si quelques constructions ont disparu et que beaucoup d'autres ont vu le jour.
La source de l'Amezule est matérialisée à son emplacement actuel mais en réalité, le document dont j'ai fait mention plus haut précise: une (source) à "la Dehatte" qui donne sa source au ruisseau de l'Amezule. Il existait une fontaine au lieu-dit "la Dehatte". On peut lire par ailleurs dans "le dictionnaire historique de la Lorraine" écrit par Dom Calmet en 1757 que l'Amezule naît au lieu-dit "les Froidures.
Le territoire de la commune a une superficie totale de 406ha 04a 45ca dont 396ha77a45ca cultivés. Le reste étant occupé par les terrains bâtis et non bâtis (routes, chemins, place, cours d'eau) soit 9ha27a. La terre, principalement argilo-calcaire est qualifiée "d'assez facile à cultiver et donnant un bon rendement moyen pour toutes les récoltes".

Ce territoire est partagé en 4 sections dites: A-B-C-D.
La section A est dite du "Bois Morel"
La section B est dite "derrière l'Eglise"
La section C est dite du "Bois le Prêtre"
La section D est dite du "Village"


08/06/2011
Bonjour,
Le nombre de lieux-dits composant les sections était le suivant:
-section A: 22 lieux-dits  située au Nord du village
-section B: 28 lieux-dits  située à l'Ouest du village
-section C: 23 lieux-dits  située à l'Est du village
-section D:   2 lieux-dits (cette section est composée du village, des jardins, vergers et chenevières au Sud du village. Elle est limitée au nord par par la section B, au levant par la section C, au midi et au couchant par la section B).

Les sources recensées à cette époque sont au nombre de 6:
-une "en Fontenelle" section A
-deux au "Pré des Colons" section B
-une dans "le Grand Pré" section B
-une au "Pré des Moulins" section B
-une à "La Dehatte" section C qui donne sa source au ruisseau de l'Amezule.
Une fontaine existe à "la Dehatte" et un ruisseau (que l'on connaît encore aujourd'hui) l'Amezule.

Les noms de lieux-dits ont toujours une origine qui découle de ce qu'il est convenu d'appeler "le bon sens paysan":
-le Chêne sec vient d'un chêne desséché qui se trouvait au milieu de ce canton lorsqu'on a établi le cadastre;
-le Chemin de Metz, chemin se dirigeant sur Metz;
-les Fontenattes, en patois petites fontaines, petites sources qui existaient à la même époque;
-la Grande Haie à cause des haies qui entouraient ce lieu-dit;
-en Fontenelle, propriété qui appartenait antérieurement à M. de Fontenelle;
-Bois l'Evêque, forêt appartenant avant 1789 à l'évêque de Metz;
-Pièce des Loups, passage des loups entre deux forêts;
-Pièce Mahuet, terrains appartenant à l'époque de l'établissement du cadastre à M. de Mahuet;
-la Charbonnière, endroit où se faisait le charbon (de bois);
-les Epinettes, entouré d'épines;
-les Moulins, (moulin en patois veut dire "taupière"), ce canton étant toujours rempli de taupières; (je n'ai pas trouvé d'explication pour ce mot que l'on pourrait peut-être rapprocher du mot taupinière);
-entre les deux Bois, à cause de sa situation entre 2 bois;
-les Golattes, qui veut dire rigoles en patois;
-la Pièce Hoseille, de oseille qui s'y trouve en très grande quantité;
-Bois le Prêtre, ayant appartenu à la cure d'Erbéviller avant 1789;
-les Froidures, lieu bas et humide (lieu où l'Amezule prend sa source);
-Bois de Faulx, avoisinant la grande forêt de Faulx sur les territoires d'Hoéville et Sornéville;
-l'Enclos, fermé complètement par des haies.

10/07/2011
Bonjour,
Aujourd'hui, ce sont des chiffres statistiques qui vont donner quelques indications relatives à la population de notre village à partir du 17ème siècle. Mais voyez plutôt.
  En observant les chiffres mariages/naissances, on peut dire qu'il n'y a pas de relation directe entre eux. La décennie qui compte le plus de mariages n'est pas celle qui a vu le plus de naissances.
Les décès ont toujours été compensés par les naissances.
On peut également voir qu'en 1886, vivent 29 familles (ménages) pour 102 habitants alors qu'en 1820, Erbéviller compte 22 familles pour 120 habitants.


Cette statistique scolaire appelle quelques remarques:
-La classe n'a jamais été surchargée mais tous les niveaux étaient dans la seule et unique classe
-Il serait intéressant de connaître l'évolution de la population à partir de 1870 pour mesurer l'influence de la   guerre de "70" sur le nombre d'enfants scolarisés
-La comptabilité du  nombre de journées de classe possibles est une donnée dont on entend pas parler aujourd'hui
-Les journées d'absences sont probablement la conséquence de l'utilisation de certains enfants aux divers travaux de culture durant certaines saisons (fenaison, moisson, culture des betteraves, des pommes de terre, etc...) et de garde des animaux dans les prés.
-Il y a probablement quelques erreurs de transcription des nombres de présence possibles car le calcul des moyennes par élève va de 271 à ...382!

MARIAGES   

De 1763 à 1772 sur 7 mariages, 2 conjoints n'ont pas signé
De 1773 à 1782 sur 9      "       , 7 conjoints n'ont pas signé
De 1783 à 1792 sur 5      "       , tous les conjoints ont signé
De 1793 à 1802 sur 3      "       , 2 conjoints n'ont pas signé
De 1803 à 1813 sur 7      "       , 2 conjoints n'ont pas signé
De 1814 à 1822 sur 7      "       , tous les conjoints ont signé
De 1823 à 1832 sur 16    "       , tous les conjoints ont signé
De 1833 à 1842 sur 8      "       , tous les conjoints ont signé
De 1843 à 1852 sur 18    "       , 2 conjoints n'ont pas signé
De 1853 à 1862 sur 9      "       , tous les conjoints ont signé
De 1863 à 1872 sur 6      "       , tous les conjoints ont signé
De 1873 à 1882 sur 9      "       , tous les conjoints ont signé
De 1883 à 1888 sur 6      "       , tous les conjoints ont signé

Cette statistique est assez surprenante par le nombre de conjoints (mais peut-on les appeler conjoints) qui n'ont pas signé. Il aurait été intéressant de connaître les raisons de ces refus. Il faut peut-être y voir le fait que les futurs époux n'avaient pas eu leur mot à dire dans le choix de leur moitié! Mais, dans ce cas, le fait d'aller devant le premier magistrat a quelque chose de surréaliste. Jusqu'en 1813, cette coutume semble relativement habituelle!

24/07/2011


Il reste dans ce dossier relatif à notre village des renseignements d'ordre plus général sur l'ornithologie, l'utilisation des terres, et l'archéologie et l'histoire.
34 espèces d'oiseaux sont citées. Tous sont encore connus aujourd'hui et je cite uniquement les espèces sédentaires (de l'époque):
-l'épervier vulgaire dénommé "chasserot"- la buse vulgaire dénommée "buchon- le grand corbeau (corbeau)- le pic-vert (bèque-bois)- la mésange charbonnière (mésange à tête noire)- la mésange bleue (mésange)- le merle noir (merle)- le pinson ordinaire (pinson)- le verdier (verdier)- le pigeon colombin (pigeon).
Une seule observation concerne le coucou: seul oiseau qui mange les chenilles barbues.

L'exploitation des terres était régi par l'assolement triennal mais non avec jachères complètes car on rencontre  dans ces dernières pommes de terre, betteraves, pois et pour une large part, les prairies artificielles: vesces, minettes, et trèfles.
Les seuls engrais employés sont les fumiers d'étable. Les prairies naturelles sont d'un grand rapport. Les prairies artificielles durent peu de temps, elles sont rongées après 2 ou 3 ans par la "cuscute", ou remplacées par d'autres plantes nuisibles.
Le surplus de l'alimentation (cultivée) est vendu au commerce.
On trouve les gibiers suivants: -le lièvre- la caille- la perdrix- l'alouette- le chevreuil- le sanglier- et surtout le renard.

Peu de renseignements sur les origines de la commune. Le nom ancien était "Erbévillare" et une statistique de Lepage (1853) indique qu'en 1621, Erbéviller-les-Réméréville renfermait 22 ménages dont 6 laboureurs seulement, les autres manouvriers.

  08/09/2011

Pour terminer ce dossier suit un questionnaire Archéologique et Historique. Toutes les rubriques ne sont pas renseignées et il est indiqué qu'aucune note relative à cette question (origine de la commune) ne se trouve aux archives.

-Chapitre Monuments primitifs:
 On a trouvé en 1887 une hache en pierre au lieu-dit "devant le Château des Sarrazins".

-Chapitre Monuments Gallo-Romains:
 Une tradition est qu'il y avait communication par voie souterraine entre le lieu-dit "Château des Sarrazins" et la      commune de Lenoncourt.
 Au lieu-dit "Château des Sarrazins se trouvent des débris de muraille en pierres de grandeur égale, reliées par un mortier très dur ou plutôt par un ciment.
 On a trouvé des tuiles à rebord, en morceaux, ainsi que quelques pièces de monnaies (au Château des Sarrazins).

-Chapitre Monuments du Moyen-Age, de la Renaissance et des Temps Modernes.  
 L'église a été reconstruite en 1883. Elle est du style Renaissance. L'ancienne datait de 1735 comme le constatait une pierre sur laquelle se trouvait ce renseignement. Cette pierre est actuellement sous le maître-autel.(Ce qui ne veut pas dire qu'elle s'y trouve encore car le document que je transcris date de 1888). La patronne est l'Assomption. Longueur 15m50 sur 6m de largeur.
 La voûte est en ogive, en bois et briques, les fermes ne sont pas apparentes à l'intérieur.
 La forme des fenêtres est le plein cintre. Les vitraux sont modernes.
 Les portes de l'église sont carrées. Il n'y a qu'une porte à deux vantaux. Point de porche.
 Les fonds baptismaux ne sont pas anciens. Ils sont de 1883.
 Il existe un clocher en pierres et la flèche est en bois recouverte d'ardoises. Il est placé à l'entrée de l'église, à l'ouest et ne s'appuie pas sur le choeur. La cloche a été fondue en 1825 et porte l'inscription suivante:
"J'ai  été baptisée par M. Martin Curé de Champenoux. Parrain M. Gérardy Antoine sous Intendant à Colmar et pour Marraine Marie Barbe son épouse, sous l'administration de M. Joseph Etienne Thouveny, maire".
 Les restes de murailles que l'on trouve au canton dit "le Château des Sarrazins" font supposer qu'à cet endroit il a existé un établissement important.

Pour terminer ce document, figurent quelques dictons, proverbes et légendes:
-deux couteaux en croix, signe de malheur.
-treize personnes à table, signe de malheur; il y en a un qui meurt dans l'année.
-le cri de la pie indique une mauvaise nouvelle.
-araignée le matin, chagrin; le soir,espoir.
-quand il pleut le jour de la St Médard, il pleut pendant 6 semaines; s'il pleut le 1er jour des Canicules c'est encore pour 6 autres semaines.

Enfin, les archives de la mairie ne renferment pas de documents anciens ou des pièces relatives à l'histoire du pays.

Suit pour clore ce questionnaire:
                                                                                      Erbéviller le 30 Juillet 1888
                                                                                                      L'instituteur,
                                                                                                       Burtin

Voilà donc la fin (provisoire peut-être) de cet intéressant bout d'histoire de notre village. Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser un commentaire.